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Sylvie Germain

© Bruno Levy / Divergence-images / SDP

Biographie

Biographie

"Sylvie Germain est née le 8 janvier 1954 à Châteauroux (Indre), où son père était sous-préfet, dans une famille catholique depuis des générations. Elle est la dernière des quatre enfants de Romain et Henriette Germain. En 1956, sa famille quitte l'Indre pour la Lozère (Mende), puis en 1960 pour Neufchâteau, dans les Vosges. Son père et sa mère l’ont nourrie d’histoires, et les enfants s’en racontent entre eux.

Sa scolarité à Neufchâteau n’est pas heureuse, car l’enfant se trouve, pendant deux ans, à la merci d’une institutrice méchante et sadique qui prend plaisir à la brimer. Lorsqu’elle a 8 ou 9 ans, ses parents emmènent leurs enfants visiter le camp de concentration nazi de Natzweiler-Struthof, en Alsace, ce qui lui révèle les atrocités de la Shoah qui la terrifient : « Je ne comprenais rien. Je n'avais pas de repères. Je me trouvais arrachée au monde de l'enfance et propulsée dans un monde d'horreur. »

Après ses débuts malheureux, elle aime l’univers de l’école : « J’ai toujours éprouvé un bonheur fou à écrire. J'adorais les examens ; aller passer des écrits était une fête. » Après sa classe de terminale à Paris, où elle se découvre un vif intérêt pour la philosophie, elle abandonne son projet d’études des Beaux-Arts (car elle aime beaucoup dessiner) pour celles de philosophie à la Sorbonne, où elle a notamment pour professeur Emmanuel Lévinas. Son mémoire de maîtrise porte sur « La signification de l’ascèse dans la mystique chrétienne » ; puis sa thèse de doctorat de 3e cycle, Perspectives sur le visage. Trans-gression ; dé-création ; trans-figuration, sous la direction de Daniel Charles, est soutenue en 1981 à l’Université de Paris X-Nanterre. Auparavant, en 1979, elle a parcouru seule plusieurs pays de l'Est, notamment la Tchécoslovaquie, qui la passionnent.

Par timidité, Sylvie ne veut pas s’engager dans l’enseignement, mais elle se trouve désemparée de quitter le monde de l’école où elle aimait écrire, et le soir même de sa soutenance de thèse, rapporte-t-elle, « je me suis mise à écrire des contes pour enfants. Puis j'ai écrit des nouvelles, et c'est ainsi que, de manière totalement inconsciente et indolore, j'ai publié mon premier roman en 1985. »

À la fin de l’année 1983, elle avait envoyé chez Gallimard un recueil de nouvelles, Invitations à la perte, qui n’est pas publié, mais Roger Grenier l’encourage alors à écrire un roman, ce qu’elle est d’ailleurs en train de faire, et constatant que la saga dans laquelle est s’est engagée grossit démesurément, elle en propose la première partie à Gallimard qui la publie en 1985 : Le Livre des Nuits, récompensé par six prix littéraires, qui sera suivi par Nuit-d’Ambre, en 1987. Cette saga familiale est née de l’image de la lutte de Jacob avec l’ange — « image ultime du destin de tout individu, la figure que l’on va donner à une force qui nous dépasse et qui nous appelle à nous dépasser nous-mêmes » — qui s’est cristallisée sur le personnage de Nuit-d’Ambre.

De 1981 à 1986, elle travaille au ministère de la Culture (direction de l’audiovisuel), puis décide d’aller s’installer à Prague pour rejoindre l’homme qu’elle aime. Elle y restera sept ans, de 1986 à 1993, exerçant les fonctions de documentaliste et de professeur de philosophie et de français au Lycée français. Elle y continue à écrire : Jours de colère, 1989, qui reçoit le prix Femina ; Opéra muet, en 1989 également, reprise développée d’une des nouvelles d’Invitations à la perte ; L’Enfant Méduse en 1991. La mort de son père, en 1989, qui l’affecte profondément, la conduit à composer La Pleurante des rues de Prague (1992) qui marque un tournant dans son œuvre. Suivent deux romans inspirés par son expérience praguoise : Immensités, dédié aux dissidents de Prague, 1993 (prix Louis Guilloux et prix de la Ville de Nantes), et Éclats de sel (1996).

À La Rochelle, où elle vit de 1994 à 1996, elle fait la connaissance de Tadeusz Kluba, réfugié Polonais, photographe de presse, avec qui elle s’installe à Pau en 1996, et qu’elle épousera en 2007. Son séjour à La Rochelle lui a inspiré Tobie des marais (grand prix Jean Giono) et L’Encre du poulpe, publiés en 1998. C’est là aussi qu’elle écrit son essai Les Échos du silence (1996, prix des Libraires de littérature religieuse), après le premier, élaboré à Prague, Vermeer & Sylvie Germain (1993), et repris sous le titre Patience et songe de lumière, en 1996. Puis suivent Chanson des mal-aimants, 2002 (Grand Prix Thyde Monnier et Prix des Auditeurs de la RTBF), Magnus, 2005 (prix Goncourt des lycéens ; prix littéraire de Notre Dame de Sion, Istanbul, 2010), L’Inaperçu, (2008, Prix France-Culture), et Hors champ (2009). A côté de ces romans, elle a publié divers essais : Céphalophores (1997), Etty Hillesum (1999), Cracovie à vol d’oiseaux, Mourir un peu, et Grande nuit de Toussaint (2000), Les Personnages et Ateliers de lumière : Piero della Francesca, Johannes Vermeer, Georges de La Tour (2004), Quatre actes de présence, Chemin de croix, et Le Monde sans vous (Prix Jean Monnet de Littérature européenne) en 2011, Rendez-vous nomades (Grand Prix de Littérature de la Société des Gens de Lettres, 2012).

Son œuvre a inspiré très tôt des thèses de doctorat, et des colloques internationaux lui sont consacrés : à Exeter (Angleterre) en 2001, puis à Paris (2004), Arras (2005) ; Haïfa (Israël, 2006), Cerisy-la Salle (2007), Ankara (Turquie, 2009), Caen (2012).

En août 2006, elle a quitté Pau pour Angoulême. Elle a fait partie de nombreux jury de prix littéraires, a été invitée dans de nombreux pays et sollicitée de partout pour donner des conférences, participer à des rencontres, des colloques, des entretiens."

 

Alain Goulet

PARTICIPATION AUX RENCONTRES DE CHAMINADOUR :

2015 (Maylis de Kerangal sur les grands chemins de Claude Simon)

2014 (Pierre Michon sur les grands chemins d'Antonin Artaud)

2013 (Patrick Deville)

2012 (Sylvie Germain).

Bibliographie

Bibliographie

ŒUVRES DE SYLVIE GERMAIN

 

1984 : Le Livre des nuits (Gallimard).

 

Prix du Lions Club International 1984, Prix du Livre Insolite 1984, Prix de Passion 1984, Prix de la Ville du Mans 1984, Prix Hermès 1984 et Prix Grévisse 1984.

1987 : Nuit d’Ambre (Gallimard).

1989 : Jours de colère (Gallimard).

Prix Femina 1989.

1989 : Opéra muet (Maren Sell).

1991 : La Pleurante des rues de Prague (Gallimard).

1992 : L'Enfant Méduse (Gallimard).

1993 : Vermeer - Patience et Songe de lumière (Flohic).

1993 : Immensités (Gallimard).

1996 : Éclats de sel (Gallimard).

1996 : Les Échos du silence (Desclée de Brouwer), rééd. Albin Michel, 2006.

Prix de littérature religieuse 1997.

1997: Céphalophores (Gallimard).

1998 : Tobie des marais (Gallimard).

1998 : Bohuslav Reynek à Petrkov (Christian Pirot).

1999 : Etty Hillesum (Pygmalion Gérard Watelet).

1999 : L'Encre du poulpe (Gallimard Jeunesse).

2000 : Cracovie à vol d'oiseaux (du Rocher).

2000 : Mourir un peu (Desclée de Brouwe).

2000 : Grande Nuit de Toussaint (Le temps qu'il fait).

2001 : Célébration de la paternité (Albin Michel).

2002 : Le Vent ne peut être mis en cage (Alice).

2002 : Chanson des mal-aimants (Gallimard).

Grand Prix Thyde Monnier 2002 et Prix des Auditeurs de la RTBF 2003.

2002 : Couleurs de l’invisible (Al Manar).

2003 : Songes du temps (Desclée de Brouwer).

2003 : Préface à Gesualdo de Jean-Marc Turine (Benoît Jacob).

2004 : Les Personnages (Gallimard).

2004 : Ateliers de lumière (Desclée de Brouwer).

2005 : Magnus (Albin Michel).

Prix Goncourt des lycéens 2005

2008 : L'Inaperçu (Albin Michel).

2009 : Hors champ (Albin Michel).

2010 : Patinir, Paysage avec Saint Christoph (Editions Invenit).

2011 : Quatre actes de présence (Desclée de Brouwer).

2011 : Chemin de croix (Bayard Centurion).

2011 : Le Monde sans vous (Albin Michel).

2012 : Rendez-vous nomades (Albin Michel).

Grand Prix de la SGDL 2012 pour l’ensemble de son œuvre.

2013 : Petites scènes capitales (Albin Michel).

2015 : À la table des hommes (Albin Michel).

2016 : Sag mir wo die blumen sind, En écho et miroir à Grimspound, L'Écriture des larmes (Revue Approches no 164).

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